Bulle-pensée pastichée
Pastiche aboulique : "honte de l'humanité"...
Les femmes sont cruelles, les hommes sont sans coeur : tous ont peur de souffrir.
Il faut constamment que l'on soit heureux; la peine est insupportable. Les hommes ont cette sensibilité extrême qui fait qu'ils ne veulent point voir de gens malheureux ; c'est pourquoi on voit les âmes tristes toujours seules.
Qui ne sourit pas est malheureux : si bien que les êtres humains sont tous devenus des comprachicos malheureux.
La femme sincère attend un prince charmant. Constante, sans trouble, elle vit dans son attente, se l'invente, le cherche en tous les hommes. Celui-là paraît et la voilà qui s'agite et qui aime : son malheur est fait.
Les hommes n'aiment que la femme idéale. Toutes les femmes sont leur idéal, ils les aiment toutes; chacune est la plus belle, l'unique, l'âme-soeur. En fait, ils n'en n'aiment aucune.
L'amour est naïf : constamment il se croit premier et unique; il est seul au monde et éternel; et il ne dit jamais que trois mots, toujours les mêmes : je t'aime.
Un tel est hideux ; tant mieux, il ne pourra que paraître mieux en de certaines occasions. Un tel se trouve disgracieux ; cela n'est guère fâcheux : les autres ont mauvais goût.
Alceste aime Clymène, cela est assuré, il ne veut qu'elle. Mais il veut qu'elle cesse d'être coquette : en un mot, il ne l'aime pas.