Bulle-pensée à cor et à cri

Publié le par voyage-mnemosyne

Amour à cor et à cri…

 

Je t’aime à l’égal du ciel et ne voudrais être que séraphique pour toi, m’abandonnant à toi dans des voiles d’épurée perfection, de blanche apparition. Je voudrais être la terre et les ciels, j’ai l’orgueil de prétendre à tout l’univers pour t’aimer. Je serais l’univers, l’univers entier, beau, varié, tour à tour puissant et meurtrier puis fragile et naissant pour te charmer et te donner tous les lieux et les paysages dignes de recueillir l’amour que tu me portes. Si je le pouvais, je décrocherais d’un battement de cils les nuages blancs rêveurs pour te les offrir, je ferais sourire la lune dans ton ciel pour te dire je t’aime, je ferais les étoiles encore plus belles, je leur dirais de briller le jour aussi pour que tu voies combien de mes yeux te regardent et t’aiment, je courberais les arbres pour qu’ils s’inclinent à ton passage et repousserais les gémissements de la mer afin que tu puisses la traverser en tout son sein, je murmurerais aux fleurs de se fermer sous tes pieds et à la pluie de tomber sur ton front pour te couronner, je tuerais le soleil des heures pour laisser à la nuit de ton cœur le plaisir de se réveiller et de continuer à rêver, j’arracherais les aiguilles aux pendules et aux montres pour que tu puisses réinventer l’heure et venir me retrouver, je t’envelopperais de mes nuages amoureux pour que nul autre ne te voies et je te rendrais à eux quand tu voudrais m’aimer devant eux, je ferrais descendre les cieux comme un escalier montant jusqu’à l’azur de ton trône et ordonnerais à la voix lacté de s’éteindre pour te saluer, mais quand tu ouvrirais tes paupières ailées, les étoiles n’auraient plus le droit de se taire, à peine tes yeux étoilés sur l’univers allongé devant toi, les étoiles devraient parler sans s’épuiser, parler de leur voix mirifiquement lumineuse pour ne pas faire concurrence au néant de tes yeux, semblables à deux faucheuses d’ambres battant l’univers blanc, je divertirais les bras verts des arbres pour que leur danse te fascine et je volerais aux arbres d’automnes leurs feuilles d’aurore pour t’émerveiller, je désennuierais le rythme des heures et des saisons pour que tu sautes de dimensions en dimensions et t’accroches à ta guise au carrosse du temps, je ralentirais le murmure battant de ton cœur pour te rendre immortel, et alors, nous marcherions à jamais dans l’éternité, puissants, l’univers à tes pieds, mon cœur dans ton cœur, soumis à ta volonté, mon cœur commandant à l’univers, il n’y aurait plus d’heures, à toi seul il répondrait, les couleurs suivraient tes humeurs et les instruments ne vivraient que pour te plaire, je serais le monde pour te satisfaire…

Deux immortels, marchant sur le monde, sempiternels, nourris l’un de l’autre, insouciants et s’aimant, s’aimant jusqu’à la mort, s’aimant toute la vie, s’aimant à grand bruit, à grand ravage et carnage, s’aimant à coup et à cri, s’aimant à l’étoilée, s’aimant à l’éveillée, s’aimant avant la vie, s’aimant après la mort, s’aimant encore, s’aimant après cent vie, s’aimant toujours, s’aimant avec jalousie, s’aimant à jamais, s’aimant pour toujours, s’aimant contre raison, s’aimant à grand cri, s’aimant à cor et à cri…

A-t-on jamais vu un amour pareil d’étoiles et de voûte céleste ? Un amour d’éternel ? Un amour d’univers ?

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