Bulle-pensée muette en cachette

Publié le par voyage-mnemosyne

Muette en cachette...

 

 

L'eau rit sur les galets colorés, elle ronronne et sourit sur les pierres polis. Sa longue robe de perles sertit d'éclats les cailloux aux visages lisses, quand elle passe négligemment ses volants sur la grève, d'un frottement délicat. La palette écrasée des rivages pleurent silencieusement sous le bruit de son soupire continu qui remplit le monde d'un incessant roulis de diamants. La mer muette chante sur les tapis de pierreries aux multiples facettes, aux multiples fossettes dans le registre de l'ennui...

 

Parle en moi une voix malade, un cristal ténu, un coutelas las des bavardages qui le tuent. Le gris des vagues se plie et se déplie dans le vert d'eau et le vert impérial des grottes transparentes de mon regard froid. La pierre se tait dans le fond de sa gorge, et le tremblé timide de sa narine fait un collier de perles poétiques sur les bords écumants d'un lit d'étoiles endormies, quand la mer, écœurée, déborde de son immense mausolée. Sa langue d'argent danse sur les graviers en les teintant d'autres feux et d'autres yeux : des bleus, des noirs, des gris, des rouges, des verts, des beiges, des sans-couleurs, des multi couleurs... Des menteurs et des rieurs, tous, comme des paillettes sont des gouttes oubliées sur le pavé terrestre. Des galets qui peuvent tuer...

 

Les dunes de la mer, les dunes sur la mer, sur l’ourlet de son dos long et fin : les petites maisons de la mer. Je les regarde passer sans fin. La mer trace une toile, un long tissage ondoyant et mouvant se pliant et se dépliant comme une lente respiration liquide ou mouillée d’amers pensées. J'entends la voile paisible qui la grossit et la dégrossit tandis qu'elle me cherche et me fuit, la mer en colère qui parle des paroles secrètes...

 

L’eau pétille sous l’haleine du soleil qui perce la mer de son épée d’or pareille à une mer de diamants qui s’étend comme une amante. Une langue d'argent danse dans mon intérieur et coupe mon cœur en éclats d’argents. La fontaine taciturne s'est tarie et cesse de courir sur les vallées et les dunes de mes gravats. A mes lèvres, le souvenir douloureux d'une goutte perlée coule encore jusqu'à ma gorge serrée. La mer écœurée déborde. Indolente armée, indolente caravane, indolent tambour en voyage, indolent monument en mouvement, indolence de valises en déplacement…

 

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